En Baie de Somme, du 26 au 31 mars.
106 espèces observées en quelques jours, un de ces moments magiques ou les derniers garrots à œil d'or, les derniers cygnes chanteurs rencontrent les premières hirondelles et les premiers Gorgebleues.
Beaucoup de moments forts lors de ce voyage à travers ce qui reste pour moi le plus beau des hauts lieu de l'ornithologie en France.
D'abord, en guise de mise en bouche, une balade au pied des falaises d'Ault s'impose. Les Fulmars boréaux sont omniprésents, qui inspectent les corniches dans l'espoir d'une future nidification. Vols glissés en direction des falaises, manœuvres acrobatique pour un atterrissage difficile sur une étroite corniche... la plupart du temps un échec, et l'oiseau retombe dans le vide, bon pour une nouvelle tentative. Les Fulmars sont malgré tout de remarquables voiliers qui surfent au ras des vagues sans un battement d'ailes.
Fumars boréaux (Fulmarus glacialis) dans les falaises d'Ault
Dans les vagues, quelques harles huppés s'attardent encore tandis qu'au loin passent les Fous de Bassan, ou quelques macreuses.
Passage rapide du faucon pèlerin.
Ensuite, le Hâble d'Ault, ou une multitude d'oiseaux viennent se reposer. Canards de toutes espèces, sarcelles d'été et d'hiver, tadornes et goélands, mais aussi trois bernaches nonnettes qui broutent tranquillement sur un îlot.
Les limicoles encore discrets sont représentés par quelques Chevaliers gambettes, les petits Gravelots, mais surtout les Avocettes élégantes qui ponctuent le marais de virgules noires et blanches.
Les galets du hâble d'Ault
Plus loin dans la baie, surprise: les Gorgebleues sont déjà la. Les chanteurs bravent le vent pour chanter, déjà bien en évidence, exhibant leurs plastrons bleus. Au Hourdel, ce sont les phoques qui attirent l'attention. Les veaux-marins jouent dans l'eau, cabrioles a deux non loin des observateurs: chandelles, sauts, rondes... ça sent le printemps.
Au nord, l'immensité sableuse accueille des limicoles bien entendu: pluviers argentés, bécasseaux varaibles te maubèches, Grands Gravelots, Gravelots à collier interrompu... mais aussi des anatidés: tadornes évidemment, mais aussi canards souchet et pilet.
A Pinchefalise, la cigogne niche déjà, tandis que les innombrables pipits farlouses continuent leur migration. Au cœur d'une troupe de bergeronnette grise, la première printanière. Les spatules blanches se rassemblent dans une pièce d'eau pour passer la nuit. La Bouscarle elle, a survécu aux rigueurs hivernales et chante, accompagnée par les premières phragmites des joncs qui n'hésitent pas à se montrer.
Les chevaux de Pinchefalise
Mais c'est au moment de la grande marée que le spectacle atteint son apogée... Le parcours à travers les dunes nous permet d'apercevoir 2 cygnes chanteurs dans le parc du Marquenterre, ainsi que quelques garrots à œil d'or en route vers le nord. Mais Sur le banc de l'Ilette vont défiler 44 bernaches cravant en migration, 756 huitriers pies comptés, toujours en migration, et surtout 15000 macreuses, surtout noirs mais avec quelques brunes ! . mais aussi deux faucons pélerins un fauson émerillon, 35 canards pilet... Et, cerise sur le gâteau,le vol nonchalant d'un Grand Labbe qui passe, curieux, a quelques mètres des observateurs !
En attendant la grande marée
En tout 108 espèces observés en quatre jours, une météo un peu difficile, mais sans pluie, et de l'air beaucoup d'air, et des paysages...
Le soleil... capricieux.